Nous sommes de plus en plus sensibilisés à la cause écologique, et conscients de l’importance de réduire notre impact environnemental. Mais si la question se pose aisément pour le mode de transport que nous utilisons, ou les choix de consommation que nous faisons au quotidien, nous réfléchissons beaucoup moins à l’impact écologique du paiement en ligne.
A mesure que des pans entiers de notre quotidien se digitalisent, payer en ligne et donc abandonner progressivement les espèces semblent être le meilleur moyen de protéger l’environnement. En réalité, l’arbitrage entre modes de paiement traditionnels (cash, mais aussi cartes bancaires) et les nouvelles méthodes 100 % digitales (paiement mobile, crypto-monnaies) est bien plus complexe.
Dans la balance, il faudra en effet tenir compte du coût écologique de la production et du fonctionnement de chaque solution. Une base de connaissances qui nous permettra, en tant que consom’acteurs, de prendre les bonnes décisions et de privilégier les bonnes pratiques pour payer et consommer en ligne de manière plus verte !
Les méthodes de paiement traditionnelles : mauvaises élèves d’un point de vue écologique ?
New is always better !
Le système bancaire traditionnel, dans son ensemble, et parce qu’il représente “l’ancien monde”, est souvent pointé du doigt pour ses mauvaises performances écologiques.

Un auteur de HackerNoon a ainsi tenté d’estimer la quantité d’énergie consommée par les paiements bancaires. Sur la base des plus de 30 000 agences dans le monde (chacune disposant de serveurs et de guichets automatiques) et de l’infrastructure nécessaires aux transactions réalisées via le réseau Visa (un système qui regorge d’intermédiaires), il a calculé que les banques consomment environ 100 TWh par an.
Si les billets de banque ne sont pas ce qui nous préoccupent directement en matière d’impact écologique du paiement en ligne, il est bon de rappeler que malgré l’empreinte évidente de leur impression et transport, le secteur s’est considérablement amélioré ces dernières années. Les imprimeurs ont progressivement adopté des pratiques plus durables : les billets en euros sont par exemple imprimés sur du papier en coton durable. Et les dollars américains sont recyclés à diverses fins (isolation, compost, etc.)
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Jeter un œilL’impact environnemental des cartes bancaires
Néanmoins, le passage à une société sans cash (ou cashless society) ne signifie pas pour autant que vos habitudes de paiement soient plus vertes. Fabriquées à partir de plastique synthétique (PVC), un matériau non biodégradable et qui produit des quantités importantes de gaz à effet de serre, nos cartes bancaires sont loin d’être plus vertueuses en matière d’impact écologique du paiement en ligne. Sans parler des futures cartes biométriques, qui comporteront certainement une batterie.
En 2015, nous avons pourtant franchi le cap des 10 milliards d’unités en circulation. Les cartes bancaires existantes représentent donc un cube de la taille d’un bâtiment de 10 étages et pèsent au total 50 000 tonnes.
Une carte bancaire standard pesant 5 grammes a une empreinte carbone de 21 grammes, en grande partie en raison du métal dans lequel est fabriquée la puce. Mais si l’on prend en considération son transport dans ce calcul, les chiffres sont encore plus importants. Dans le pire des cas, le fabricant de cartes aura commandé le PVC en Chine et le matériau aura été envoyé par avion à son usine en Europe afin d’être personnalisé. La carte sera ensuite livrée à la banque émettrice et finalement envoyée à son futur détenteur par la poste.
Au final, votre carte aura certainement plus voyagé que vous cette année ! Les difficultés pour s’approvisionner en composants électriques et la pénurie de semi-conducteurs nécessaires pour les transporter inquiètent même le Smart Payment Association et menacent la fabrication des cartes bancaires.
Quelle est l’empreinte carbone du paiement en ligne 100 % dématérialisé ?
D’un autre côté, les paiements sans espèces ou carte bancaire, aussi rapides, efficaces et simples soient-ils, ne sont nécessairement meilleurs pour l’environnement. Il ne suffit donc pas de proposer une solution 100 % digitale pour réduire l’impact écologique du paiement en ligne.

Ces solutions reposent par exemple sur les centres de données (data centers) et des réseaux de communication pour fonctionner. Des industries particulièrement polluantes en raison de l’énergie qu’elles consomment. Un excellent exemple à cette contradiction entre dématérialisation et réduction de l’impact environnemental est celui des crypto-monnaies.
Le cas des crypto-monnaies
Avec les récentes mesures prises par la Chine pour chasser les mineurs de Bitcoin du pays, l’impact écologique des crypto-monnaies est de plus en plus décrié.
À l’été 2018, 934 kW/h d’énergie étaient nécessaires pour traiter une transaction en Bitcoins. Et l’empreinte carbone de la crypto-monnaie était estimée à 17,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Un bilan négatif, qui tend à être corrigé par différentes mesures plus vertes (un peu comme pour les billets de banque).
En Islande, par exemple, l’électricité dédiée au minage des crypto-monnaies est « recyclée » dans le chauffage. Et l’énergie islandaise provient presque exclusivement de sources respectueuses de l’environnement (panneaux solaires, éoliennes, etc.).
Dans son article sur l’impact écologique du paiement en ligne, HackerMoon rappelle que le protocole Bitcoin lui-même est mis à jour afin d’améliorer son efficacité. L’adoption progressive du Lightning Network facilitant les micropaiements hors de la blockchain permettra non seulement de réduire les frais par transaction, mais aussi la consommation d’électricité de la crypto-monnaie.
Peux mieux faire, donc !
L’impact environnemental des nouvelles solutions de paiement mobile
Si l’on souhaite réellement réduire l’impact écologique du paiement en ligne, il faudrait donc opter pour le paiement mobile.
Les codes QR, par exemple, sont souvent présentés comme un bon moyen de limiter son empreinte carbone lorsque l’on paye IRL et sur Internet. Un récent rapport de l’Institute and Faculty of Actuaries les qualifie même de « moyens de paiement les plus respectueux de l’environnement ». On peut néanmoins nuancer cet engouement en rappelant que le paiement par QR codes continue de se reposer largement sur l’infrastructure bancaire classique, et reste lié aux cartes bancaires.
Le paiement sans carte, ou paiement de banque à banque, parait donc être la solution la plus verte. Sans cash ni carte bancaire, et avec un nombre réduit d’intermédiaire, c’est la méthode la plus écologique pour payer en ligne.
Bien sûr, cela ne veut pas pour autant dire qu’elle n’ait aucun impact sur l’environnement. Le paiement mobile, comme son nom l’indique, nécessite toujours de posséder un smartphone. Mais aussi l’utilisation de centres de données et de réseaux de communication dont l’empreinte carbone a atteint les 764 mégatonnes en 2020. (soit l’équivalent de 163 millions de voitures).
Néanmoins, votre smartphone ne vous sert pas uniquement à payer en ligne. Et lorsque l’on en prend soin, sa durée de vie est nettement plus longue qu’une carte bancaire !
Un bilan environnemental nuancé et des bonnes pratiques à adopter
La principale conclusion que l’on peut tirer de l’évaluation de l’impact écologique du paiement en ligne est qu’il n’y a pas de réponse simple en ce qui concerne la méthode à privilégier, tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux.

A l’échelle individuelle, le ministère de la Transition écologique et solidaire estime ainsi que les paiements par carte et par chèque représentent environ 0,01 % des émissions annuelles. Néanmoins, notre impact collectif n’est pas négligeable, d’où l’importance de choisir la solution la plus neutre possible (comme le paiement de banque à banque facilitée par StanApp).
Le paiement en ligne ne peut de plus pas être détaché de nos pratiques de consommation plus globales. En plus de choisir un mode de transaction le plus vert possible, il nous faut aussi questionner nos habitudes d’achat. Et réduire notre empreinte en optant par exemple pour la livraison à un point de dépôt (qui permet de la réduire 60 à 80 %) ou en privilégiant les marques qui réduisent leur emballage. Le graal restera bien sûr de vous tourner vers des marchands locaux afin de limiter au maximum le transport de votre colis !