Le paiement en ligne par carte est la cible de toutes les fraudes. En 2020, près de 580 millions d’euros ont ainsi été détournés, et c’est 1 français sur 20 qui se serait fait pirater lors d’une transaction sur Internet et aurait donc été victime de fraudes au paiement en ligne.
Pourtant, si les banques sont contraintes par la loi de vous rembourser les sommes prélevées sur votre compte sans votre autorisation, elles sont de plus en plus réticentes à le faire.
Près d’une fraude au paiement en ligne sur 3 serait à la charge du consommateur
Selon une étude publiée fin 2020 par l’association de consommateurs UFC-Que choisir, ce serait près de 30 % des cas de fraudes au paiement en ligne qui ne seraient pas remboursés par l’établissement bancaire dans les 12 premiers mois. Un chiffre en hausse, puisqu’il s’élevait à 26 % l’année dernière.
La situation fait pourtant que la tendance aurait dû être inversée. Avec la crise sanitaire et le confinement, le paiement sans contact et le paiement en ligne ont respectivement grimpé de 67 % et 13 % en 2020. Or, les risques de fraude sont 2 à 17 fois plus élevés que pour les transactions exigeant de composer son code secret.

Sur une facture de près de 600 millions de fraudes au paiement en ligne l’année passée, 200 millions devraient donc être remboursés par les consommateurs piratés eux-mêmes. Les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête expliquent combien les banques françaises résistent et retardent autant que possible le remboursement des fraudes.
Fraudes au paiement en ligne : la faute à la négligence des consommateurs ?
Malgré un cadre juridique qui protège de mieux en mieux les victimes de fraudes au paiement en ligne, les banques semblent donc faire de la résistance. L’argument utilisé est d’ailleurs souvent le même. Ces dernières avancent en effet que la fraude serait le fait d’une négligence du consommateur.
Un argument vague, avancé par la Fédération Bancaire Française (la FBF, qui représente 430 établissements au total) qui justifie que les opérations non autorisées soient à la charge de la victime si elle s’est montrée négligente. Il est pourtant régulièrement utilisé par les banques (notamment dans les cas de phishing) pour éviter le remboursement des sommes détournées. A plusieurs reprises, la Cour de Cassation leur a d’ailleurs donné raison, justifiant sa décision par la présence d’indices sur le caractère frauduleux des messages de phishing reçus.
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Jeter un œilUn retard dans la sécurisation du paiement en ligne
Pour les associations de défense des consommateurs, la négligence serait plutôt à imputer aux banques, qui tardent à sécuriser leur système de paiement en ligne. Depuis plus d’un an, elles ont en effet l’obligation légale de protéger leurs clients en imposant une authentification forte pour chaque transaction.
En réalité, c’est un client sur deux qui n’est pas équipé de ce nouveau système de sécurité. Même si la transition devrait s’accélérer dans les prochains mois, force est de constater qu’elle n’est aujourd’hui disponible que pour les transactions de plus de 2 000 euros.
Quels recours pour les consommateurs en cas de fraudes au paiement en ligne ?
Si les banques rechignent à l’appliquer, la bonne nouvelle est que la loi reste du côté des consommateurs. Si votre banque ne vous a pas remboursé les sommes détournées dans un délai de 4 semaines, il est conseillé de lui envoyer une lettre avec accusé de réception pour lui rappeler ses obligations en cas de paiement en ligne frauduleux.
Vous pouvez par exemple vous servir du modèle mis à votre disposition sur le site de l’Association Française des Usagers des Banques. Si cela ne suffit pas, vous devrez avoir recours à la justice (dans un délai de 13 mois)…