La durabilité du commerce en ligne est une préoccupation partagée par un nombre toujours plus important de consommateurs. Une préoccupation qui se ressent sur leurs décisions d’achat, et qui pousse donc les marchands à aligner leurs pratiques sur les attentes de leurs clients.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit la charte qui a été signée il y a quelques semaines par plusieurs enseignes de la vente en ligne ainsi que la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). Une charte qui semble poser les premières pierres d’un e-commerce vert et plus respectueux de l’environnement. Mais qui montre aussi déjà des failles…
E-commerce vert : un objectif qui urge
Avec un taux de croissance à deux chiffres, l’e-commerce est doucement mais sûrement en train de gagner des parts sur le commerce en détail physique. Une augmentation due en grande partie à la crise sanitaire, mais qui tire néanmoins l’alarme sur la pollution inhérente à la vente en ligne.

S’il on a déjà vu que le paiement peut être une piste à explorer en matière d’e-commerce vert, c’est surtout au niveau de la livraison à domicile que le bât blesse. Le commerce en ligne peine en effet à optimiser ses flux de distribution, ce qui se traduit par des taux de remplissage des véhicules trop faibles, et la multiplication des trajets en raison des retours, par exemple. En effet, 20 à 30 % des articles commandés sur internet sont renvoyés, contre seulement 10 % dans le commerce physique.
Autre source de préoccupation : la sur-utilisation des emballages, et en particulier des colis de livraison. Des pratiques peu respectueuses de l’environnement qui sont aujourd’hui adressées par des startups comme Hipli, une entreprise qui propose des emballages éco-responsables entièrement réutilisables, que les clients peuvent renvoyer en les glissant dans n’importe quelle boîte aux lettres.
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Jeter un œilUne charte pour un e-commerce vert, et des pistes pour réduire l’impact environnemental des achats en ligne
Face à la montée de l’e-commerce, le gouvernement a confié à la présidente de France Logistique, et au commissaire général de France Stratégie (Anne-Marie Idrac et Gilles de Margerie) la mission de proposer des bonnes pratiques pour tendre vers un e-commerce vert.
Après plusieurs mois de concertation, c’est la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili qui a annoncé la signature d’une charte par plusieurs enseignes de vente en ligne.
Une charte qui propose plusieurs pistes de réflexion et engagements concrets pour réduire leur impact environnemental.
Réduire le volume des emballages
Les signataires s’engagent notamment à réduire le volume de leurs emballages de livraison d’au moins 75 % d’ici décembre 2024.
Le géant de l’e-commerce Cdiscount utilise par exemple depuis plusieurs années une machine à emballage 3D qui lui a permis de diminuer de 30 % la quantité de matériaux utilisés. Un bon moyen de réduire non seulement son impact environnemental (et donc de pouvoir communiquer sur un e-commerce vert). Mais aussi de réduire sa facture, et donc de faire des économies !
De son côté, SOS Accessoire, spécialisé dans la vente de pièces détachées a misé sur un outil lui permettant de calibrer automatiquement la taille de ses colis. Une chasse au vide qui permet de réduire le volume de ses expéditions de 25 %, et par là même la quantité de matériaux d’emballage et de calage utilisés !
Une logistique moins gourmande en CO²
Autre bête noire de l’e-commerce vert : la livraison et les entrepôts. Les marchands signataires se sont donc engagés à veiller à ce que leurs espaces de stockage respectent les certifications environnementales (de type HQE®, ou BREEAM® ou LEED®).

Mais aussi à publier dès 2023 la part de véhicules à faibles émissions dans leur flotte de livraison. Et enfin à regrouper dans une seule et unique expédition les articles commandés simultanément par leurs clients !
Une communication plus transparente sur l’impact environnemental de nos achats
L’autre point clé de cette charte pour un e-commerce vert est l’engagement de ses signataires à mieux informer leurs clients sur l’impact environnemental de leurs achats en ligne. Dès janvier 2023, les marchands devront donc proposer plusieurs modalités de livraison. Et préciser celle ayant le moins de conséquences négatives pour la planète.
Ces données se baseront sur les travaux menées par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), même s’il restera difficile de mesurer l’impact réel. Au moment de la commande, le marchand ne dispose pas de toutes les informations nécessaires pour informer correctement le consommateur (notamment si le livreur doit passer à plusieurs reprises en cas d’absence au moment de la livraison).
Dès le 1er septembre 2022, les signataires auront également l’obligation de proposer à leurs clients la possibilité de connaître le bilan environnemental de leurs produits. Et ce notamment sur la base de leur lieu de production, d’expédition, ou encore de leur indice de réparabilité.
Cdiscount en appelle sur ce point à la création d’une plateforme d’open data accessible à tous les acteurs du marché, afin de rendre ce bilan environnemental plus simple et moins coûteux à établir. Mais aussi le plus pertinent possible.
Des voeux pieux pour un e-commerce vert… et des engagements encore trop timides
Malgré la bonne volonté qui se dégage de cette charte et des engagements qui la composent, les observateurs sont dubitatifs quant à ses chances d’accélérer la transition vers un e-commerce vert. Non seulement elle n’a encore été signée que par 14 plateformes d’e-commerce, mais le géant Amazon ne semble pas décidé à y figurer.
Les mesures prises semblent de plus difficilement réalisables, ne serait-ce que parce qu’elles exigeront un travail considérable de collecte d’informations. En particulier pour les marketplaces commercialisant plusieurs millions de produits dont elles ignorent tout des conditions de production.
De plus, de nombreux aspects pourtant indispensables à un modèle d’e-commerce vert n’ont pas été abordés. Et notamment l’impact de la pollution digitale sur le bilan carbone de la vente en ligne. Quid de l’énergie nécessaire pour alimenter les data-centers des super marchands. Mais aussi de l’impact du paiement en ligne par carte bancaire…
Pour aller vers un modèle de commerce en ligne durable, votre entreprise peut se montrer bien plus ambitieuse que les signataires de cette charte. Notamment en offrant à vos clients une méthode de paiement 100 % locale et plus respectueuse de l’environnement, puisque sans carte bancaire ! Un engagement qui se traduira par des process bancaires en moins (notamment moins de transactions sur les serveurs mondiaux de Visa et Mastercard)… Ce qui est déjà, et à moindre effort, un beau geste pour l’environnement !
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